Jaguars
- Traquer et suivre les jaguars du Costa Rica au cœur de leur habitat naturel
- Identifier et documenter chaque individu détecté
- Collecter et analyser des données précieuses pour la conservation du jaguar
Le plus grand félin d'Amérique
Le jaguar (Panthera onca) est le plus grand félin d’Amérique, mais en raison de sa nature insaisissable, il reste l’un des moins documentés. Ce puissant fauve passe la plupart de son temps caché au fin fond de la forêt tropicale. Actif de jour comme de nuit, il utilise sa fourrure tachetée comme camouflage, ainsi que ses capacités de nageur et de grimpeur pour traquer ses proies sans être repéré. Doté de la mâchoire la plus puissante de tous les carnivores, il emploie une technique de chasse unique : percer le crâne de ses proies pour les tuer instantanément.
En tant que superprédateur, le jaguar se situe au sommet de la chaîne alimentaire. Il joue un rôle de régulateur qui empêche la prolifération de ses proies et maintient ainsi tout un écosystème en équilibre. De plus, il s’agit d’une « espèce parapluie » qui nécessite un environnement parfaitement sain. Cela signifie que ses besoins concordent avec ceux de nombreuses autres espèces.
Par conséquent, protéger le jaguar équivaut à protéger la totalité de l’écosystème dont il fait partie.
populations de jaguars
MENACES
Le Costa Rica, autrefois largement peuplée de jaguars, était considérée comme l’un des meilleurs lieux pour leur observation. Mais le privilège de les apercevoir directement est devenu extrêmement rare. Seuls quelques individus subsistent, détectés par des camera traps et identifiés grâce à leur pelage unique.
Depuis la colonisation et en particulier durant la période 1960-1970, où l’on estime que 18 000 d’entre eux ont été tués chaque année en raison du commerce de leur peau, les jaguars ont perdu plus de 46% de leur territoire d’origine. L’effectif de leur population a chuté de moitié, menaçant la survie de l’espèce, particulièrement en Amérique centrale. Selon les périodes et les régions, les raisons de leur déclin diffèrent :
Braconnage
- Commerce de peau, canines et organes
- Revente à des collectionneurs
- Protection du bétail
- Chasse sportive
- Braconnage de leurs proies
Déforestation
- Agriculture
- Élevage
- Urbanisation
- Trafic de bois rares
affaiblissement génétique
- Isolement géographique
- Population décroissante
- Consanguinité
Cependant, cette situation n'est pas irrémédiable. Lentement, la prise de conscience s'accroît et la majeure partie du Pacifique Sud du Costa Rica est encore couverte par une forêt tropicale vierge. C'est donc l'un des derniers espaces naturels que les jaguars pourraient reconquérir, une zone clé qui favoriserait grandement la survie de l'espèce en Amérique centrale. La préservation des derniers jaguars est un argument majeur justifiant la nécessité de créer des corridors biologiques entre les zones déjà protégées, devenant ainsi un modèle de conservation interconnectée.
Camera traps
Équipés de détecteurs de mouvements et de vision nocturne, ces dispositifs vidéos filment la faune de jour comme de nuit en haute définition. Installés au cœur de la jungle, ils permettent des observations exceptionnelles. Notre réseau de camera traps est déployé dans les profondeurs de la forêt tropicale entre la péninsule d'Osa et la cordillère de Talamanca, et produit des résultats remarquables.
Ainsi, les données générées nous permettent d’estimer le nombre de jaguars, leur sexe, leurs zones de déplacement, d’observer des comportements peu/pas documentés, de constater l’abondance de proies, ou même de découvrir de nouvelles espèces. Ces données sont partagées avec le ministère de l’Environnement, les biologistes et les chercheurs concernés.
Fonctionnement
1. Repérage
Exploration de zones reculées et sélection des lieux stratégiques, en s’assurant de l’absence de braconniers ou d’orpailleurs
2. Installation
Préparation du site, pose de la camera trap, généralement fixée à un arbre et orientée sur un point de passage de faune
3. Collecte d’images
Changement des batteries et des cartes mémoires, relevé et analyse d’images
IDENTIFIER les jaguars
La reconnaissance par les taches : comparaison de la disposition et de la forme des taches qui sont propres à la robe de chaque jaguar
La reconnaissance par les marques de vie : queue cassée, oreille coupée, membre manquant, œil crevé, cicatrice, handicap, coloration particulière, etc.
La reconnaissance génétique : collecte d’excréments et de poils sur le terrain ou encore prise de sang ou test salivaire lors de la capture d’un individu
ROSETTE : Le motif UNIQUE dU jaguar
JAGUARS NOIRS
Plus rares que les individus jaunes tachetés, les jaguars noirs (ou jaguars mélaniques) représentent moins de 6 % de la population totale de jaguars. Le long de leur aire de répartition, ces félins mystérieux alimentent diverses légendes et rumeurs depuis les temps anciens.
Qu'est-ce que le mélanisme ?
Le mélanisme désigne une condition où un individu présente une pigmentation plus foncée que les autres membres de son espèce. Ce phénomène, résultant d'une mutation génétique, entraîne une production excessive de mélanine, donnant lieu à une coloration noire ou sombre de la peau et du pelage. Bien que ces motifs soient moins prononcés que chez leurs congénères au pelage jaune, les individus mélaniques arborent toujours des rosettes, qui sont plus ou moins visibles selon la lumière,
Pourquoi certains individus sont-ils mélaniques ?
Une hypothèse est que cette caractéristique génétique est plus courante chez les individus vivant en altitude, comme dans la cordillère de Talamanca au Costa Rica, où le climat est beaucoup plus froid que dans les forêts de basse altitude. Leur coloration noire leur permettrait d’absorber davantage de lumière et de retenir plus de chaleur. Elle leur permettrait également de mieux se camoufler dans l’obscurité de ces forêts denses, souvent plongées dans la brume, leur procurant un avantage pour la chasse. Par conséquent, on pense que l'environnement joue un rôle clé dans l'apparition du mélanisme chez les jaguars.
Une question de génétique
Pour chacune de ses caractéristiques, chaque être vivant possède deux gènes hérités de chacun de ses parents, et un seul des deux est exprimé. Chez les jaguars, le gène mélanique est dominant, ce qui signifie qu'il prévaut sur le gène de couleur jaune récessif. Quelle que soit leur couleur, si deux jaguars portent chacun le gène de couleur jaune et le gène de couleur noire, leur progéniture aurait une chance sur quatre d'être jaune et trois chances sur quatre d'être noire. Pour simplifier, deux jaguars noirs pourraient potentiellement donner naissance à un jaguar jaune, tandis que deux jaguars jaunes ne pourraient pas donner naissance à un jaguar noir.
MythEs
Contrairement à la croyance populaire, le jaguar mélanique souvent appelé panthère noire n'est pas une espèce distincte. Deux espèces qui présentent le mélanisme sont couramment appelées panthères noires : le jaguar (présent uniquement en Amérique) et le léopard (présent en Afrique et en Asie).
Il est également affirmé que les jaguars noirs sont plus grands et plus agressifs que les individus jaunes. Cependant, ces hypothèses ne reposent sur aucune preuve scientifique et sont davantage liées aux croyances populaires.
PrOIES
Les jaguars sont des superprédateurs ayant un régime alimentaire varié, se nourrissant de plus de 85 espèces différentes. Leur force et leurs compétences de chasse sont impressionnantes, ce qui leur permet de s'attaquer à des proies de taille comme les pécaris, les tapirs et les tortues marines. Leurs puissantes mâchoires leur permettent de percer les crânes de leurs proies, ce qui leur donne la possibilité de chasser des animaux inattendus comme les caïmans et les boas. De plus, les jaguars se nourrissent également de petits animaux tels que des singes, des oiseaux et des poissons.
Ce panel de proies diversifiées met en évidence l'adaptabilité de ce félin et son rôle crucial dans le maintien de l'équilibre écologique de son environnement, rendant sa conservation essentielle pour la santé des écosystèmes qu'il habite. Les jaguars ont un taux de succès de chasse élevé, qui varie en fonction de la région et de la disponibilité des proies, se situant généralement entre 50 et 60 %, bien supérieur à celui des autres grands félins.
Cependant, certaines de ces proies, comme le pécarí à lèvres blanches (Tayassu pecari) ou le tapir de Baird (Tapirus bairdii), sont en danger de disparition à cause du braconnage et leur déclin met en péril la survie des jaguars.
Reproduction
Les jaguars atteignent généralement la maturité sexuelle vers l'âge de deux à trois ans. La reproduction peut avoir lieu tout au long de l'année, bien qu'il puisse y avoir des variations selon les régions. Les femelles jaguars indiquent qu'elles sont prêtes à s'accoupler par des vocalisations et des marquages olfactifs.
Après une gestation d'environ 93 à 105 jours, une portée de un à trois petits naît dans un terrier isolé. À la naissance, les petits sont aveugles et sans défense, et dépendent entièrement de leur mère pour la chaleur, la protection et la nourriture. Ils commencent à explorer leur environnement vers l'âge de deux semaines et sont sevrés à six mois.
Cependant, ils restent avec leur mère pendant deux ans, apprenant les compétences vitales de chasse et de survie avant de devenir indépendants. Cette période prolongée d'attention maternelle garantit que les petits soient préparés de la meilleure manière afin de s'épanouir dans leur habitat naturel.
Le taux de mortalité des petits est élevé, avec environ 40 à 50 % d'entre eux ne survivant pas jusqu'à l'âge adulte. Les causes principales incluent la prédation par d'autres grands carnivores tels que les pumas ou d'autres mâles jaguars, ainsi que les dangers naturels comme les inondations ou les chutes depuis les arbres.
Les détections de jaguars vocalisant, s'accouplant ou avec des petits sont des événements extrêmement rares, faisant des séquences capturées par les camera traps de Las Oncas des images d'une valeur exceptionnelle.
NOS JAGUARS
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